Un jour de pluie [Nae IKEDA][ABANDONNE - A fermer]

Une après-midi bien maussade en ce début de période estivale. Ares était arrivé en ville depuis un petit moment, et il errait sans but depuis quelques jours. Il n’était pas rentré. Sa « mère » devait s’inquiéter. Bah. Il ne se faisait pas trop de soucis, il savait que si elle le voulait, elle avait largement la faculté de le retrouver. Après tout, jusqu’à maintenant, elle avait tout fait pour le garder à ses côtés. En plus de ça, il était fort probable qu’elle sache déjà où il était. C’est pourquoi il ne se faisait pas trop de soucis.

Il se contenta de glisser ses mains dans les poches de son jean noir. Il faisait lourd, et pourtant, quelques gouttes d’eau tombaient déjà sur la vieille place aux pavés usés. C’était d’ailleurs le seul son audible aux alentours. Le fracas délicat de la pluie qui s’abattait sur le sol. De temps en temps, un coup de vent chaud faisait bruisser la cime des quelques arbres encore présents dans ce lieu dévasté par le temps. Ares le connaissaient pour son abondance. Le soir, il y avait toujours un tas de proie facile dans le coin.

Mais pour l’heure, il n’avait pas très faim. Il s’était contenté de prendre place sur un banc légèrement abrité par un cerisier croulant sous les fruits. La nature avait été généreuse cette année, même en ville. Il jeta un regard circulaire dans le lieu désert, ignorant les quelques gouttes d’eau qui glissait lentement sur son visage. Ce jour là, il portait un jean noir, une chemise blanche, surmontée d’un veston sans manche qu’il n’avait pas fermé. Il avait opté pour des lentilles de couleur mauve, et n’avait pas pris la peine de se coiffer. Ses cheveux verts, mis-longs, tombaient donc de façon anarchique jusqu’à ses épaules.

Il profita alors du calme du lieu, soupirant. Il lui faudrait bientôt rentrer. Il craignait quand même que le pacte qu’il avait passé avec la femme qui l’avait engendré ne soit rompu s’il ne lui obéissait pas. Il ne voulait pas qu’Andrea en paie les conséquences. Il fût tiré de ses pensés par une présence subite. Il ouvrit l’œil, méfiant.